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Élargir son champ de conscience: entre science, intuition et responsabilité

champ de conscience

En préparant ma série de chapitres sur l’état de la recherche psychologique sur la conscience, je me suis naturellement interrogée sur ma propre expérience.

Nous recevons tous, en permanence, des informations via nos cinq sens. Certaines atteignent notre conscience, d’autres non. La théorie de l’espace de travail global, proposée par Baars, apporte un éclairage utile à ce sujet. Selon cette hypothèse, nos sens envoient des données au cerveau ; si ces données sont cohérentes entre elles et avec des informations déjà mémorisées, elles peuvent émerger à la conscience. Mais un élément semble manquer : l’émotion.

Rien de tel qu’un cri d’épouvante ou une porte qui claque pour nous faire redevenir conscients de notre environnement. La peur, la tristesse, la souffrance sont autant de déclencheurs puissants de prise de conscience. Le problème survient lorsque l’émotion envahit tout le champ de conscience, rendant impossible tout traitement équilibré de l’information.

L’intuition : un sixième sens en marge de la science ?

Je laisserai ici de côté la question complexe de la conscience phénoménale, pour m’intéresser à un autre phénomène tout aussi mystérieux : l’intuition, parfois appelée sixième sens.

Les deux sujets sont proches, mais l’intuition, contrairement aux perceptions sensorielles, ne repose sur aucun processus biologique identifié. Elle ne semble pas suivre les canaux classiques du traitement de l’information par le cerveau. Pour cette raison, la psychologie scientifique, influencée davantage par la médecine que par la philosophie (au moins en Europe), a longtemps laissé ce sujet de côté.

Et pourtant, pour ceux qui savent écouter, l’intuition s’impose à la conscience. Elle franchit les portes de l’espace de travail global sans passer par les filtres habituels : perception, mémoire, raisonnement. L’intuition semble surgir de nulle part, et pourtant elle oriente, elle guide. Ne serait-ce pas un autre type de conscience, non encore théorisé par la science ?

Conscience limitée ou conscience élargie ?

La conscience impose également des pensées et présente donc un aspect cognitif. Mais ces pensées peuvent être plus ou moins limitées, en fonction de la portée de notre regard.

Prenons un exemple : vous décidez de partir en vacances. Vous réfléchissez à la destination, au budget, à qui confier votre chat. À ce stade, vous êtes conscients des conséquences immédiates pour vous. Mais qu’en est-il des impacts indirects ? Sur votre entourage, sur l’environnement, sur l’économie locale, ou encore sur les inégalités sociales ?

Cette question invite à penser qu’il existe plusieurs niveaux de conscience. Peut-on imaginer une conscience élargie, une conscience holistique, capable de percevoir tous les aspects d’une situation, au-delà de l’ego et du raisonnement individuel ? Une conscience éthique et systémique, embrassant l’interconnexion du vivant ?

Vers une psychologie de la conscience élargie ?

La question de la responsabilité est ici centrale, et pourtant la psychologie scientifique ne s’y intéresse pas encore pleinement. Et pourtant, les exemples abondent.

Un divorce conflictuel, par exemple, peut faire émerger des egos blessés, des souffrances profondes. Certains, incapables de reconnaître leur part d’ombre, chercheront à se venger, quitte à nuire à d’autres, ou à obtenir des compensations (souvent financières) pour une souffrance vécue comme injuste. D’autres, au contraire, verront dans cette crise une opportunité d’évolution et de connaissance de soi.

Pourquoi ces différences ? Qu’est-ce qui permet à certains individus d’accéder à une conscience plus vaste, plus lucide, plus spirituelle ? Serait-ce une question de personnalité ? D’environnement ? D’éducation ? Ou bien certains troubles mentaux empêcheraient-ils tout simplement l’accès à cette conscience profonde, ou viendraient-ils altérer la perception même des signaux intérieurs ?


Ce que nous explorerons dans les prochains articles

Ces zones grises de la conscience, entre intuition, intelligence spirituelle, responsabilité éthique et psychopathologie, seront au cœur de mes prochains articles.

Peut-on élargir sa conscience ? Et si oui, comment ? Quels outils, quelles pratiques, quels chemins permettent de relier la cognition, l’émotion, l’intuition et la sagesse intérieure ?

Ce questionnement, à la croisée de la psychologie, de la philosophie et de l’expérience vécue, reste ouvert – mais profondément nécessaire.

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