En préparant la série de chapitres sur l’état de la recherche psychologique sur la conscience, j’ai naturellement été amenée à réfléchir sur ma propre expérience.
Nous recevons tous des informations de nos cinq sens. Certains atteignent notre conscience, d’autres non. La théorie sur l’existence d’un espace de travail global avancée par Baars est à ce point de vue intéressant. Les chercheurs en psychologie et en neurosciences ont beaucoup travaillé sur cet aspect et ont une idée assez claire (quoique non encore prouvée) du processus d’accès à la conscience. Les cinq sens reçoivent des informations (perception) et les enverraient sur cet espace de travail via le réseau neuronal. Si les informations sont cohérentes, notamment avec des informations déjà stockées (mémorisées), elles deviennent conscientes (ou non, d’ailleurs car il semble dans cette approche qu’il manque un déclencheur ou les critères qui feront que l’on devient conscient de quelque chose : l’émotion. Rien de tel qu’un cri d’épouvante ou d’une porte qui claque pour nous faire redevenir conscient de notre environnement. Peur, tristesse, souffrance…Sont autant de déclencheurs de prise de conscience, le problème apparaissant quand l’émotion envahit tout le champ de conscience)
Je laisserai de côté la question de la conscience phénoménale telle qu’elle est abordée par ces chercheurs, pour m’intéresser au sixième sens ou intuition. Les deux sujets sont proches mais comme il est dit dans les chapitres, la psychologie se veut une science (n’oublions pas qu’elle est née de la philosophie et de la médecine ; mais cette dernière l’a emporté, momentanément je l’espère sur la première surtout en Europe) ; donc n’étudie pas tout ce qui n’est pas observable et tente de réduire la psyché à un ensemble de mécanismes, notamment de traitement de l’information.
Or l’intuition ne s’appuie sur aucun processus biologique identifié, tout comme les croyances (voir mes articles sur l’intelligence spirituelle). Et pourtant, l’intuition, pour ceux qui savent écouter, forcent les portes de la conscience, et entre dans cet espace de travail partagé sans passer par le filtre des 5 sens, et donc de la mémoire (apparemment) et de la perception.
La conscience, telle que nous l’entendons, impose aussi des pensées et donc présente un aspect cognitif. Celles- ci sont plus ou moins limitées. Prenons l’exemple d’une situation donnée. Vous décidez de partir en vacances et vous vous renseignez sur votre destination, faites vos calculs, v savez à qui vous allez donner votre chat à garder… En général, vous êtes conscients de votre décision et des conséquences pour vous. Mais quid des conséquences au sens large : sur votre conjoint, amis, mais aussi l’économie, la pauvreté, la politique, votre écosystème au sens le plus large. Y aurait-il plusieurs niveaux de conscience et une conscience holistique, capable de « capter » tous les aspects d’une situation…, de dépasser la réflexion (et la conscience égo ?
La question est intéressante sur le plan de la responsabilité et la « science psychologique » ne s’y intéresse pas (encore). Et pourtant ! prenons le cas d’un divorce qui se passe mal ; des egos sont blessés car mis à nu ; et curieusement, certains, incapables de prendre conscience d’eux même et de leur part d’ombre, chercheront à se venger quitte à faire du mal à des tiers ou à obtenir des compensations (souvent sous forme financière) à une souffrance pour eux injustifiée ; d’autres y verront une opportunité pour mieux se connaitre et évoluer. Pourquoi cette différence de niveaux de conscience ? Tout le monde doit pouvoir accès à toute forme d’intelligence notamment spirituelle. Mais une personnalité spécifique y prédispose-t-il plus facilement à un certain type d\’intelligence? quid des problèmes mentaux empêchant l’accès à la conscience, l’écoute de l’âme, ou déformant la réalité des informations reçues ?
Ce sont autant d’aires de recherche auxquelles nous nous intéresserons dans les prochains articles.