Accueil » Blog » Les femmes résistent-elles mieux à la soif de pouvoir ?

Les femmes résistent-elles mieux à la soif de pouvoir ?

Rentrée de Californie avec une envie de paix, j’ai accepté, sur la sollicitation d’une amie, de m’impliquer dans une fédération féminine en crise. Je savais que m’engager dans une telle mission n’était pas sans risque. Mais portée par mes convictions et un idéal d’égalité professionnelle, j’ai décidé de relever le défi.

Une crise révélatrice

Dès les premiers échanges, la situation s’annonçait critique : impossibilité de trouver une présidente, baisse massive des adhésions, fermeture de clubs, opacité financière… Ma candidature fut bien accueillie par la fédération internationale. En France, la présidente sortante me proposa d’abord une vice-présidence transitoire. Je refusai, souhaitant agir librement. Ce fut notre dernier échange.

Le lendemain, elle annonçait sa candidature pour un troisième mandat, pourtant interdit par les statuts. Les tensions montèrent, les attaques personnelles s’intensifièrent, et la fédération internationale dut intervenir. Ce qui aurait pu être une passation apaisée devint un affrontement stérile. Personne n’en sortit gagnant, et surtout pas la cause des femmes.

Amitié, politique et lucidité

Cet épisode m’a fait réfléchir sur la notion d’amitié en milieu politique. La crise agit comme un révélateur. Certains liens se renforcent, d’autres se brisent. Derrière les sourires se cachent parfois des stratégies. J’ai appris à discerner plus vite les intentions réelles. Et surtout, à rester alignée avec mes motivations profondes.

Femmes et jeux de pouvoir : un tabou à lever

L’idée que les femmes seraient plus solidaires entre elles est un mythe. Les rivalités de pouvoir existent aussi dans les sphères féminines, avec une violence souvent indirecte, plus insidieuse. Manipulations par e-mail, silences pesants, jeux d’alliance… rien ne manque. Cela m’a interrogée : la fin justifie-t-elle les moyens ? Qui définit le « bien commun » ?

Nietzsche affirmait : « Toute vie est volonté de puissance. » Cette volonté peut déraper quand elle n’est pas guidée par une éthique personnelle forte. Cela m’a poussée à me recentrer sur mes valeurs.

Destinée, liberté et choix assumés

Sartre disait : « Nous sommes nos choix. » J’ai choisi d’agir, en pleine conscience des risques. Ce choix m’a exposée, mais il m’a aussi renforcée. J’ai ressenti cette tension entre l’appel de l’action et le désir de tranquillité. Sénèque m’a rappelé : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »

Ma propre trajectoire de vie, marquée par une personnalité déterminée, m’a conduite à cette expérience. Rien n’est jamais tout à fait un hasard.

Retrouver le sens dans l’absurde

Face aux épreuves, j’ai souvent pensé à Camus et à son Sisyphe. Il faut parfois donner du sens à des luttes absurdes pour continuer à avancer. Cette expérience m’a reconnectée à mes valeurs profondes : honnêteté, fidélité à la parole donnée, dépassement de soi.

Une expérience transformatrice

Cette aventure associative fut une véritable initiation. J’y ai gagné en clarté, en discernement, et en force intérieure. J’ai appris à détecter plus rapidement les manipulations, à poser mes limites, et à rester fidèle à ce qui m’anime profondément.

Sartre disait : « L’important n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous. »

En conclusion

Je partage cette expérience pour celles et ceux qui souhaitent s’engager sans se perdre. Pour celles et ceux qui veulent concilier action et éthique. Puissiez-vous y puiser matière à réflexion… et inspiration pour vos propres engagements.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

<
fr_FRFR
Retour en haut