Une des particularités de la psychothérapie transpersonnelle est d’accompagner une personne, patient ou client, lors de crises existentielles ou encore d’urgences spirituelles. Toutefois les symptômes présentés par ces états peuvent amener le psychothérapeute non formé à les assimiler à des pathologies psychiatriques. L’erreur de diagnostic peut alors avoir des conséquences graves pour le patient ou le client. Mais si des recherches ont été faites sur l’urgence spirituelle notamment par Grof, peu de littérature existe sur l’accompagnement thérapeutique lors de crise existentielle. Or nous connaissons tous au cours de notre vie ce type de crise.
Dans cet article nous explorerons plus particulièrement la crise existentielle et ses spécificités qui permettent de ne pas la confondre avec une pathologie. Nous soulignerons l’importance de procéder à un diagnostic global et pas seulement clinique de la personne en souffrance, afin d’appliquer le protocole de soins ou d’accompagnement qu’il convient. Nous étudierons enfin comment la psychologie transpersonnelle peut aider la personne à surmonter cette crise et comment la recherche en psychologie transpersonnelle peut aider le praticien à poser un diagnostic.
Introduction
La psychologie transpersonnelle couvre de nombreux domaines dont celui de la psychothérapie, secteur dans lequel elle apporte une vision nouvelle et holistique. Le recours à la psychothérapie peut être justifié par plusieurs raisons et notamment par l’irruption d’une crise existentielle. Or celle-ci peut présenter les mêmes symptômes qu’un épisode psychotique. Toutefois peu de professionnels de la santé, qu’ils soient psychologues ou psychiatriques ont été formés à la différentiation entre ces deux états (Crowley, 2006 ; Boorstein, 2000) . De plus l’éclatement de l’accompagnement psychologique d’une personne, patient ou client selon le cas, entre plusieurs professions, celles de psychiatre, de psychologue ou de coach ne facilite pas une approche globale de la psyché de l’individu. Les uns chercheront dans le comportement de la personne une maladie, les autres les moyens d’adapter la personne à son environnement social et les troisième la possibilité pour le client d’avoir un moment de répit et de bien-être.
Or l’une des caractéristiques de la psychologie transpersonnelle est d’adopter une approche plus holistique (Daniels, 2005) et de considérer l’individu dans son environnement et sa lignée généalogique. Dans son diagnostic, elle resitue la personne dans son espace – temps, partant du principe que la personne est interconnectée et donc influencée par son environnement ou ce que Rupert Sheldrake appellerait les champs morphiques (Sheldrake, 2011). Même si cette théorie n’est pas prouvée scientifiquement, pour l’instant tout au moins, nul ne peut nier l’influence de l’environnement sur la psyché.
La psychologie transpersonnelle s’intéresse aussi à ce qui constitue ou influence la psyché au-delà de l’ego, notamment les dimensions transcendantes de l’être humain (Daniels,2005). Or si cette recherche de transcendante est partagée, les façons de la vivre et/ou de la conduire varie d’un individu à l’autre. Cela est dû à la personnalité de chaque individu, son essence ou ce qui fait que chaque individu est unique ; ce qui explique que dans un même environnement, les comportements sont différents.
Ce sont tous ces éléments, environnementaux, génétiques, âge, antécédents médicaux,….qui devraient être pris en compte au moment d’un diagnostic psychologique ou psychiatrique pour différentier crise existentielle et maladie mentale. Or, c’est rarement le cas car il manque un modèle transpersonnel de la psyché (Crowley, 2006).
Mais étudions d’abord ce qu’est une crise existentielle , quelle sont ses caractéristiques et ses symptômes afin de pouvoir (i) la différentier d’une urgence spirituelle et (ii) comparer ses manifestations à celles d’une psychose. J’exposerai ensuite comment la psychothérapie transpersonnelle peut aider le client ou le patient à surmonter cette crise. Je conclurai en donnant quelques pistes pour de futures recherches, notamment dans le domaine des théories sur la personnalité.
Différence entre crise existentielle et urgence spirituelle
Si les publications de Grof ont permis de faire prendre conscience de l’urgence spirituelle et de la possibilité de la surmonter par une psychothérapie transpersonnelle (Grof, 1982, 1988), peu de recherches ont été faites sur l’application de le thérapie transpersonnelle à la crise existentielle. Or nous connaissons tous des crises existentielles au cours de notre vie. Pour Hollis (2005), une crise majeure se situerait au cours de la seconde moitié de la vie, mais ce n’est pas le seul moment ; les adolescents connaissent aussi ces passages à d’autres niveaux de conscience, appelé self-actualisation par Assagioli (1989) , pendant lesquels remises en cause, doutes et parfois désespoirs sont présents.
Ces crises peuvent s’accompagner d’épisodes psychotiques et, parce que ces épisodes ne sont généralement que transitoires, peuvent faire l’objet d’une thérapie transpersonnelle. Mais les symptômes pouvant être les même que pour une psychose, le danger pour le patient est d’être étiqueté comme malade mental par des psychiatres (Crowley,2006 ; Lukoff,1988), comme j’ai pu le voir souvent pour les adolescents , puis être mis sous neuroleptiques, empêchant ainsi le développement naturel de la psyché de l’individu. L’adolescent ainsi traité finira parfois par croire qu’il est malade, ce qui au mieux pourra lui servir d’excuses à des échecs, ou au pire, lui permettra de ne pas affronter la vie et ses challenges.
La prise de conscience de ce type de crise nécessaire car évolutive a commencé à se faire dans le monde médical grâce aux travaux des Grof qui a introduit le concept d’urgence spirituelle dans les années 70s à partir de la constatation que de nombreuses personnes vivaient des ruptures et des évolutions lors d’états de conscience non ordinaires : voyages chamaniques, expériences parapsychologiques, prise de psychotropes, etc.
Mais l’approche transpersonnelle des Grof peut s’étendre, au-delà des situations particulières et exceptionnelles qu’ils décrivent à toute situation difficile de passage d’un état de conscience à un autre. Nous parlerons alors de crise existentielle plutôt que d’urgence spirituelle. Le mot ‘urgence’ renvoie en effet à une situation qui doit être réglée rapidement. Or il est moins question d’urgence dans une crise existentielle que de passage ou encore d’un état transitoire vers un autre niveau de conscience. Et le déroulement d’une vie, qu’elle soit animale ou végétale, passe par des cycles ou des étapes évolutives ; les crises de passage d’un état de conscience à l’autre sont inévitables et salutaires. Ces passages sont marqués par le doute et l’expérimentation comme le montre la littérature sur le sujet :
Ainsi pour Campbell, il y aurait trois étapes fondamentales au cours de la vie accompagnées parfois de troubles neurotiques ; Graves dont la théorie a été reprise par Beck et Cowan puis par Wilber a développé le concept de spirale dynamique pour décrire l’évolution de la psyché et des organisations; Pour Erikson la personnalité se développe dans un ordre prédéterminé à travers huit stades de développement psychosocial, de la petite enfance à l\’âge adulte. Au cours de chaque étape, la personne fait l\’expérience d\’une crise psychosociale qui peut avoir un résultat positif ou négatif sur le développement de la personnalité.
Ces passages d’une étape à une autre, quasi initiatiques, peuvent parfois donner lieu à des crises dont la survenance et l’ampleur dépendent de plusieurs facteurs : des facteurs intrinsèques à la personne comme sa personnalité ou sa maturité ou des facteurs exogènes comme un deuil ou une séparation, obligeant l’individu à se remettre en question de façon brutale car inattendue.
Par ailleurs, l’essence de toute vie est d’être évolutive. Toute résistance à ce principe de changement permanent provoque une crise ‘existentielle’. Donc plutôt que de parler d’urgence spirituelle, je préfère parler de crise existentielle. Ces deux concepts partagent la même idée : La crise existentielle ou l’urgence spirituelle peuvent être décrites comme une forme particulière de deuil ou de perte, marquée par un profond questionnement ou un manque de sens dans la vie, dans laquelle un individu ou même une communauté atteint un tournant, conduisant à une altération significative de la façon dont la vie est perçue.
Mais avec l’urgence spirituelle, le déclencheur est très particulier car d’ordre spirituel ou parapsychologique alors que la crise existentielle, le passage d’un état identitaire à un autre fait partie de l’évolution normale de l’Homme. Personne n’y échappe. Dans les deux cas, la crise peut revêtir différents degrés ou aspects selon la personnalité de l’individu et de là où il en est sur son chemin de vie, ce que Jung appelle ‘processus d’individuation’ ou Assagioli ‘self-réalisation’. Les symptômes qui l’accompagne peuvent faire penser à un désordre psychotique (Crowley).
Crise existentielle et psychothérapie transpersonnelle
Nous passons donc tous par des phases de changement et de développement qui peuvent être violente et les symptômes peuvent évoquer ceux d’une maladie mentale.
Cela revient à questionner ce qui est normal et ce qui est pathologique dans notre société matérialiste où les études médicales continuent d’ignorer les recherches sur la conscience bien que les positions commencent à bouger. Pour la psychiatrie, tout ce qui dévie d’une norme sociale établie à un instant précis est considéré comme pathologique. Ainsi par exemple dans le film « une vie volée » (Une vie volée, James Mangold), nous voyons comment une adolescente surdouée vivant dans les années 50s, finit par être lobotomisée pour cause d’incompréhension de la part de son entourage. L’histoire de la psychiatrie est pavée d’actes de ce genre où tout ce qui n’est pas normal doit être normalisé par tous moyens.
Le ‘normal’ et le pathologique fait d’ailleurs l’objet d’un dictionnaire le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) dont les diverses réécritures depuis 1952 suivent l’évolution des normes sociales. Ainsi l’adolescent ou l’enfant avec ses comportements fantasques peut se retrouver classé comme un trouble à la norme sociale et donc être placé sous camisole chimique. Jusque dans les années 80s, de la methylphenidate était donnée à tous les enfants ayant des troubles de l’attention notamment à l’école, des enfants qu’en d’autres temps, étaient qualifiés de turbulents et non malades mentaux.
Or l’erreur de diagnostic peut être fatale pour l’évolution de la personne.
Mais comment alors différentier la crise existentielle d’une psychose car les symptômes sont parfois les mêmes : idées délirantes, discours désorganisé, dépression, manie, comportement désorganisé… Les sujets présentant un trouble psychotique bref ressentent typiquement un bouleversement émotionnel ou une confusion extrême (Fochtmann et al. 2009). Il en est de même pendant une crise existentielle.
D’où l’importance d’élargir l’anamnèse à d’autres informations que celles tenant seulement au patient/client, de dépasser le seul aspect médical et d’ intégrer des renseignements sur les conditions sociologiques, culturelles, spirituelles, familiales de la personne . Le médecin ou le psychologue lui-même doit se questionner sur ce que lui renvoie la personne en termes d’acceptation or de rejet de valeurs. Un questionnaire d’anamnèse élargi intégrant les aspects propres à la psychologie transpersonnelle serait à développer dans ce sens. De nombreux auteurs ont insisté )sur l’importance de ce diagnostic et de la formation des professionnels à poser un tel diagnostic ‘élargi’ (Sinclair, 2016)
Un des apports de la psychothérapie transpersonnelle
Mais le fait de prendre en compte les aspects multidimensionnels et interconnectés de la personne n’est pas le seul apport de la psychologie transpersonnelle (Jung, Grof, Assaggioli) . Elle s’intéresse aussi à ce qui fait l’unicité de l’individu. Or ce qui explique cette unicité est sa personnalité. En effet devant le même fait marquant, les réactions de chaque personne seront différentes selon leur personnalité. Pour être efficace, les approches thérapeutiques doivent tenir compte et s’adapter à chaque personnalité, dont l’analyse est un élément essentiel du diagnostic psychologique.
Il est aussi important de constater que selon la théorie de la personnalité adoptée, l’explication donnée aux troubles constatés pourra être différente : Pour un Freudien, la cause des troubles proviendrait de l’enfance, pour un jungien ou un Eriksonien, cela serait dû à un manque d’accomplissement, pour un Aldérien, un évitement des challenges en serait la cause. Tous font appel implicitement à une théorie des personnalité, définie comme un ensemble de traits cohérents formant un système organisé, structuré autour de valeurs et caractérisé par un certain type des comportements (Sollod & Monte, 2008).
Or si de nombreuses théories de la personnalité existent, peu de recherches ont été conduites jusqu’à présent avec une perspective transpersonnelle. Pourtant l’approche transpersonnelle en puisant dans les traditions permettrait d’avoir une autre conception de la normalité et du trouble mental. Une aire de recherche importante et encore inexplorée est donc une théorie transpersonnelle de la personnalité qui s’inspirerait de textes spirituels anciens tels que la Kabbale. Cela permettrait d’accepter que la personnalité est multidimensionnelle sans être pour autant pathologique.
Ce concept de co-personnalités a commencé à émerger vers les années 2000 et avoir de multiples personnalités commence à ne plus être considéré comme un désordre psychiatrique mais comme faisant partie de l’essence de l’être humain. Ainsi, pour Rowan, chaque personne est un groupe constitué d’au moins une demi-douzaine personnalités et dans ce monde moderne, chacun a besoin de bouger de façon flexible entre ces propres sous-personnalités (Albery,1986). La psychologie kabbalistique nous enseigne par ailleurs qu’il y aurait dix centres d’énergie, en d’autres termes dix sous-personnalités dont chacune aurait une fonction précise Ces centres d’énergie structurent l’univers mais aussi la psyché humaine. Comme Drob (1997) l’indiquait, “ Les dix dimensions de l’univers kabbalistique forme un guide(…) sur le développement psychologique de la personnalité humaine”.
Avoir plusieurs personnalités ne serait donc plus pathologique et reconnaitre leur existence permettrait à l’individu d’être plus libre et plus équilibré (Stone & Stone, 1989). Pour citer Erikson (1980), “ Chaque personne est un individu unique. C’est pourquoi la psychothérapie devrait être conçue to répondre à l’unicité des besoins de l’individu, plutôt que d’essayer de faire rentrer la personne dans le cadre procrustéen d’une théorie hypothétique sur le comportement humain.
Pour citer Erickson (1980), \” Chaque personne est un individu unique. Par conséquent, la psychothérapie devrait être formulée de manière à répondre à l\’unicité des besoins de l\’individu, plutôt que d\’adapter la personne au lit de Procuste d\’une hypothétique théorie du comportement humain.\”
Cette reconnaissance transpersonnelle de personnalités multiples ou co-personnalités permettrait de porter un autre regard sur le patient/client. Et l’identification de ces co-personnalités parfois conflictuelles est certainement un élément à prendre en compte lors d’un anamnèse.
Conclusion
Les crises existentielles sont inhérentes aux destins des individus car toute vie est évolutive. Le passage d’un état de conscience à un autre peut être douloureux selon l’individu et le contexte où il vit. Au-delà d’accompagner seulement l’urgence spirituelle, La psychothérapie transpersonnelle peut aider à surmonter ces crises car son objet est de s’intéresser à tout ce qui est au-delà de l’ego et au processus de transformation de l’individu tout au long de sa vie. C’est également une psychologie intégrative et holistique (Hartelius,).
La psychologie transpersonnelle permet d’apporter un autre regard sur les troubles de la personnalité et de na pas considérer la personne vivant une crise existentielle comme un malade mental. Le diagnostic est important car de là va dépendre le choix du traitement. Or poser un diagnostic demande la collecte la plus large d’informations, non seulement médicales mais aussi sociologiques, spirituelles… Un questionnaire serait à développer en ce sens.
Bien qu’encore à ses débuts, La recherche en psychologie transpersonnelle remet en cause l’approche « classique » des maladies mentales et notamment des troubles de la personnalité en puisant dans les traditions anciennes comme la Kabbale. Ces sujets de recherche sont encore à explorer mais les pistes existent et ont été indiqués par des théoriciens comme Wilber, Grof….
Toutefois force est de constater que peu de psychiatres et de professionnels de santé sont formés en psychologie transpersonnelle, c’est-à-dire une psychologie holistique, intégrative et accompagnant la personne, considérée comme unique, lors de passage difficile dans un processus de transformation . Or se tromper de diagnostic peut avoir des conséquences graves pour l’individu et arrêter un processus d’évolution naturelle.
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