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Intégrer la Spiritualité dans le Leadership

Explorer l’Intelligence Spirituelle comme Clé de l’Excellence Organisationnelle

Le mot « spiritualité » effraie t’il le monde des entreprises et des organisations comme me le disent certains amis consultants d’entreprise et donc faut-il avoir peur du sentiment d’être connecté à soi–même, aux autres, voire même à l’univers ? Si le mot fait peur, alors changeons le mot pour décrire la même réalité et remplaçons le par « interconnexion » pour saisir le sens de la spiritualité  tel que je la conçois et de son rôle vital pour un leader/dirigeant.

Car la spiritualité n’est pas un simple concept philosophique mais une façon d’être et de se comporter afin de trouver sa juste place, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle, compte tenu de sa personnalité essentielle. L’image d’un tableau me vient à l’esprit : Celui peint par Chagall, l’échelle de Jacob,  entre  descente en soi-même, en ses émotions et pensées et reliance à la plus haute source d’inspiration, de créativité pour trouver sa juste place légitimée par les autres ou l’univers.

Mais qu’est-ce que concrètement l’intelligence spirituelle ?

Par contraste avec les religions, d’ordre moral et communautaires, la spiritualité est d’ordre éthique et individuel. Inutile de se référer d’une religion pour accéder à la spiritualité ; il suffit de se connecter à ses valeurs profondes pour comprendre qui on est et aux autres qui nous indiquent où nous sommes sur notre chemin. C’est pourquoi la notion de spiritualité est transposable au monde de l’entreprise lorsque ses fondateurs ou ses dirigeants sont guidés par des valeurs, sur laquelle s’appuie une « vision stratégique» qui répond à un besoin de l’environnement.

Cela fait maintenant un quart de siècle que les chercheurs en psychologie se sont intéressés à l’intelligence spirituelle et après avoir défini ce qui la compose, ont cherché à la mesurer. Nous sommes donc passés en quelques décennies du quotient intellectuel (QI) au quotient émotionnel (QE) et maintenant au Quotient Spirituel (QS). Et c’est une bonne chose car ayant longtemps été la référence dans nos écoles, il est devenu clair que  le développement du QI au détriment des autres formes d’intelligence est loin de donner un résultat optimal en termes de décision or de comportement. En effet un intellect rationnel aussi brillant soit-il ne fait pas un individu complet. Il faut aussi observer son niveau d’intelligence émotionnelle c’est-à-dire  la façon d’entrer en relation avec l’environnement et la faculté de comprendre ses émotions et celles des autres. (D. Goleman, 1996).

En 2000, Danah Zohar parle d’un troisième type d’intelligence, l’intelligence spirituelle. Seuls les êtres humains ont ce type une intelligence et ceci dépasse largement le phénomène religieux qui s’en inspire. L’intelligence spirituelle englobe plusieurs dimensions : la conscience de soi, une éthique, une ouverture vers le monde et de la  curiosité, l’art de pratiquer l’écoute générative, une pensée critique et holistique et malgré tout une grande humilité. L’intelligence spirituelle fait partie de l’équilibre de l’Homme et est différente d’un individu à l’autre selon les traits de personnalité de chacun.

Spiritualité et Leadership

La spiritualité donne aussi du sens aux structures et aucune organisation ne peut survivre sans connaître sa place que ce soit vis-à-vis de ses concurrents, de ses clients, des institutions, et maintenant de la planète. Comment aussi diriger des équipes s’ils n’ont pas le sentiment de participer à quelque chose de plus grand que le travail routinier qui leur est proposé voire imposé ? Ainsi aucune entreprise ne peut survivre sans la compréhension de son rôle, du sens de son action, de ses responsabilités, bref de sa place dans un environnement global et mouvant; tout comme un individu peut devenir dépressif s’il ne comprend pas quel est le sens de sa vie et sa place dans la société.

Mais alors est-ce possible de concilier spiritualité et organisation (y compris religieuse) ? car diriger une structure collective veut dire planifier, organiser, gérer du personnel, évaluer, contrôler afin d’atteindre un but, qui généralement est de gagner de l’argent, et des objectifs dont celui de durer dans un univers mouvant et incertain. La prise de décision fait partie intégrante de toutes activités de management/leadership et un manager-leader a souvent l’impression de  marcher sur un fil lorsqu’il doit choisir entre diverses alternatives. C’est là que l’intelligence spirituelle joue un rôle car non seulement la décision doit assurer la pérennité de la structure en répondant aux demandes du futur émergent mais aussi être capable de faire adhérer les équipes aux valeurs qui sous-tendent la décision.

Pour trouver la décision juste, le leader doit écouter et oser laisser parler son intuition, sentir que la décision ou l’action est juste par rapport à soi, aux autres, à l’univers, transcender ses peurs, source d’agressivité, ou ses blessures puis agir en co-intelligence, avec soi et l’environnement. Ceci n’est pas l’apanage de quelques élus ou grands leaders. Il appartient au manager/leader de créer un environnement permettant à chacun de vivre ce processus de créativité et d’exercer son intelligence spirituelle, à moins que la peur du  risque de perte de pouvoir ou l’attachement au passé ne soit trop forte.

Puis il faut aussi faire adhérer à la décision car le coût d’une non-adhésion dans l’entreprise est toujours élevé. Mais cela est d’autant plus simple si l’organisation a des valeurs fortes. Car les êtres humains ont un fondamental besoin d’appartenance (Maslow ou Baumeister et Leary, 1995) et ce besoin ne peut être satisfait que si l’individu se sent relier à quelque chose de supérieur ou transcendant qui le porte ou le fait grandir. C’est ainsi que le leader « inspirationnel » atteindra l’excellence organisationnelle.

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